6 mois pour trouver "ma voie"

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car ma voix, je l'ai encore smiley

Je me donne de 3 à 6 mois pour trouver mon futur métier, dans la terminologie de Pole-Emploi.

Je vais choisir mon futur poste, avec les critères suivants

  • assez peu payé (25 KE) - cela fait des années que je travaille "sous mes capacités" et à bas prix
  • si possible dans Paris intra-muros (mais j'accepte les déplacements),
  • dans une équipe dynamique (car je sais que les "mous", les "planqués" ne me supportent pas - et réciproquement),
  • et avec le simple désir de ne pas nuire à la planète smiley
    • Je n'ai plus de "prétention de carrière" et reste modeste quand aux postes que je pourrais trouver.
      Je suis consciente que 80% des offres ne sont PAS publiées et que celles qui le sont s'adressent - soit à de jeunes diplomés - soit à des cadres (avec une forte expertise). Or, techniquement parlant (secteur informatique), je ne suis experte "en rien" et un peu "en tout" :)
      Bref, je dois utiliser au max mon réseau, et faire des candidatures spontannées, après avoir ciblé et enquété sur une entreprise.
    • Par expérience (interim, beaucoup de CDD et contrats courts), je sais qu'une annonce reflète très mal les activités/compétences requises.
      Il m'est arrivé de m'ennuyer alors que l'annonce était "alléchante", et de m'épanouir dans un boulot peu reconnu socialement.
      Exit les code ROME, je dois utiliser au max mon réseau.
    • J'ai une éthique... pourtant, j'ai travaillé (et parfois même avec grand plaisir) dans les secteurs d'activité que je dis vouloir éviter smiley
      Si possible:
      • ne pas travailler dans le secteur financier, ni pour le nucléaire, ni dans l'armée.
      • Refuser les postes que je trouve inutiles (ex: agent d'accueil chez Pole-Emploi - car le métier a perdu son sens)

Mais pour ce type de recherche, il n'y a pas de CODE ROME (code métiers chez Pole-Emploi), donc je les embète... Enfin, j'ai compris que "être sain dans une société malade" n'est pas très confortable non plus.

 

48 ans, 10 ans formatrice, 12 ans tekos, durée maximale de mes contrats: 2 ans

Les retrouvailles avec mon ami Paul (ie Pole-Emploi - cela m'évite de parler de l'ANPE laugh).

Licenciée fin juillet 2013, congés en août, inscription à Pole-Emploi le 4/9: j'y déclare 1. rechercher un poste AMOA, 2. refuse "la technique web/contact par email" (ie je préfère des lettres sur papier et des rendez-vous dans leur agence).
Je rencontre ma conseillère Pole-Emploi le 10 janvier 2014, à leur nouvelle adresse (au pied du pont SNCF passant au dessus du bd extérieur). Coup de bol, elle est charmante (malgré les perceuses des ouvriers qui travaillent sur le plafond du couloir) et me propose ce qu'elle a, à savoir un "Cap projet professionnel", d'une durée de 3 mois. Sur son écran, une colonne "quartiers" (prestataires des 12e, 13e, 18e et 19e arrt) et une "dates", je choisis le plus près de chez moi, à la première date où il reste de la place: le 23 janvier 14h.

23 janvier 2014, présentation de la prestation

Un conseiller nous présente le plan, tout à fait classique, voire B.A.BA. (non seulement j'ai déjà suivi ce type de pestation, mais aussi moi-même utilisé ces techniques dans le cadre du GRISE): bilan, définition du projet, C.V. et contacts, puis suite à un entretien, soit emploi soit analyse. Il précise qu'il est remplaçant, sa collègue est malade - il parle le langage de notre ami Paul (ie pas trop vite et en répétant): sur environ 3 mois, une action hebdomadaire pour nous: une journée en groupe, un entretien individuel d'une heure...

De notre coté, 2 - 3 personnes refusent (un jeune sait ce qu'il veux faire et comment, une sera à la retraite dans 6 mois...). Je sais que ce type de pestation fonctionne surtout avec la dynamique de groupe, et il y a 4 ou 5 personnes de mon âge dans ceux qui restent, donc je signe (je regrette le sous-rire entendu de l'ex-instit marocaine qui attend la retraite).

Une prestation utile?

Et bien la mayo ne prend pas... et à la dernière réunion (de groupe), nous ne sommes plus que 3 !

D'une part: pas de dynamique de groupe, pas d'échange de CV, on n'a meme pas le tel et email de la personne en charge du groupe (les ai demandé le 17 mars)...
La psychologue du travail en charge, nous l'avons vue 3 fois (du 5 au 17/2 pour ma part), avant de rencontrer celle que je surnommerais ici pour faire court l'institutrice. C'est vrai qu'il y a une ou deux personnalités qui perturbent un peu le groupe (mais j'ai vu franchement pire !).

Le résultat des tests ressemble à peu près à mon CV et à ce qui est connu et facile à voir en moi - ben j'ai 48 ans, quoi. Autre exemple (bien plus parlant): mon voisin a eu la surprise d'entendre ce résultat: "Vous êtes un poète" - ca c'est un métier porteur !
Mes amis rient en lisant leurs "analyses": "mais enfin tu attendais quoi d'autre d'eux?" et "quoi? tu as réellement envoyé une candidature spontanée à Pole-Emploi?"
On comprend bien que Prêtre, Plombier Chauffagiste, femme de ménage... ça ne me mènera pas très loin. C'est limite quand j'explique que je ne suis pas très sure d'avoir la gniac pour passer le Capes (25 ans sans math) pour travailler en ZEP à 40 km de Paris et faire 10% du programme prévu.

Quand on a 48 ans (et qu'on est pragmatique par nature), on aime être efficasse, on optimise son temps :)
J'exprime clairement que je souhaite "sortir de la prestation" mais cela reste lettre morte.


La conseillère-instit pense que je suis comme elle (elle a été: prof de math, DAF...), et que je recherche un poste "tranquille pour atteindre ma retraite"... et me propose des carrières

  • de type "fonction publique" (instit, prof de math, spip)... ->  que des boulots à 30 ou 40 km de chez moi,
  • assistance personnes agées (car c'est porteur - c'est vrai mais à 50 ans? l'age moyen n'est-il pas bien plus bas - car "très physique")...
  • ou encore tout à fait au-dessus de mon niveau: ingénieur système, ingénieur réseau... Super pour casser le moral !

... ou une histoire de chiffres?

Un must! Elle m'a même proposé le statut de "travailleur handicapé", quand elle a réalisé qu'après 2 ans à 100% (beaucoup d'heures sup' et de plus en 3x8) j'étais peut-être en "burn-out" !

Pas de cadre pour que le groupe travaille, chacun reste seul sur sa route. Je suis la seule à avoir passé mon email et tel sur une feuille de papier que j'ai fait tourner dans le groupe.
J'étais prète à retourner dans la famille de la "réinsertion sociale", mais 15 jours ici m'ont aidé à me rappeller toutes les raisons pour lesquelles j'avais déja choisi de sortir du secteur...
C'est vraiment "un pas en avant, deux pas en arrière", ce que m'apporte ce "Cap projet professionnel". Quelle belle naiveté de ma part, c'en est presque frais !


Erroristas ?

Cette prestation ne m'apporte pas d'aide, bien au contraire...
Mais maintenant, après avoir touché le fond, je réalise que je suis la meilleur RH qui soit pour me trouver le travail qui dépote !

 

Mon slogan reste plus que jamais: nous apprenons PAR l'erreur

Enfin, j'ai compris que "être sain dans une société malade" n'est pas très confortable non plus smiley