La trahison des images

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La trahison des images. René Magritte. La trahison des images. René Magritte. Source : https://www.affordance.info/mon_weblog/2017/12/gal-gadot-porno-politique...

... les technologies de l'artefact sont un avatar du capitalisme cognitif qui ronge depuis déjà longtemps le sens et la valeur des mots et donc de la société qu'ils permettent d'appréhender et de comprendre. Pourquoi un avatar du capitalisme cognitif ? Parce qu'elles sont essentiellement une forme ultime de spéculation sur le vrai, sur la vraisemblance, une spéculation sur le réel. Un réel qui serai insuffisant, dont nous aurions exploré ou épuisé la quasi-totalité des ressources de vraisemblance et de vérité comme autant de ressources "naturelles", et où il s'agirait maintenant de produire des faits alternatifs au service de réalités fantasmées pour que ces formes de spéculation - bâties sur différents régimes documentaires de l'altération et de la dissimulation / re-simulation - puissent continuer de se déployer de manière aussi exponentielle qu'incontrôlable.

La valeur de preuve n'en est plus une (preuve). Et c'est la preuve que quelque chose a changé.

Ce qui est en jeu ici c'est la valeur de preuve qui était attachée naturellement et "ontologiquement" à toute forme de document (ou de production documentaire), et ce quels que soient le temps, la forme, le support, l'époque ou la manière. C'est cette question que pose Magritte dans la trahison des images. Cette question que pose le visage de Gal Gadot animé et animant un corps qui n'est pas le sien. C'est cette question, globalement, que posent l'ensemble de ces technologies de l'artefact. La question de la valeur de preuve de l'ensemble de la production documentaire numérisée.

la falsification fait partie intégrante de l'histoire documentaire la plus ancienne comme la plus contemporaine de l'époque néo-numérique. Le numérique n'a pas inventé les faux-documents. Ni les fausses nouvelles.
Nous perdons la capacité de faire société. Ou à tout le moins la capacité de faire société autrement que sur des valeurs oscillant au mieux entre suspiscions caractérisées et spéculations infondées. S'il est de plus en plus difficile de "croire" l'autre, s'il est donc de plus en plus délicat de lui accorder sa "confiance", si nous ne sommes plus capables que d'accorder une valeur de preuve à des documents en fonction de l'espace numérique dans lequel ils sont échangés, alors nous perdons la capacité de faire histoire commune, mémoire commune, société commune. Et alors le pire devient possible.

citation d'Hannah Arendt

dans n'importe quelle société, moins les documents font autorité et plus les régimes politiques sont autoritaires.

<Corollaire direct de la phrase ci-dessus> : plus un régime est autoritaire et moins le cercle des documents autorisés à faire autorité est large (syndrôme de la Pravda ;-) </Corollaire>

Comment remettre de l'autorité dans la circulation documentaire pour faire en sorte que les documents retrouvent leur valeur de preuve ? En remettant des intermédiaires.
Plus il y a d'intermédiaires participant à l'élaboration d'un document et plus sa valeur de preuve est élevée si et seulement si le nombre d'intermédiaires reste dans une limite raisonnable ou si leur participation est encadrée par des règles éthiques ou déontologiques explicites.
Si l'on demande à 20 personnes dont le métier est d'être relecteur ou éditeur dans, par exemple, le champ de l'édition scientifique, si on demande à ces 20 personnes toutes universitaires un avis motivé sur tel ou tel texte soumis par un de leurs collègues, on s'orientera alors vers une certification tendanciellement neutre, fiable et objective. Si par contre on ne fixe aucune limite et aucune règle au nombre de personnes pouvant participer à cette certification, ça va vite fait se barrer en sucette, et les effets de la tyrannie des agissants vont jouer à plein régime. ...
Du coup il n'y a que des gens qui croient que les reptiliens gouvernent le monde, .... est un humaniste qui attestent, certifient et d'une certaine manière "authentifient" des documents qui indiquent que les reptiliens gouvernent le monde... Et ces gens-là se comptent en effet par milliers

 

il s'agit d'une appropriation suivie d'une invisibilisation de l'essentiel des métadonnées contextuelles : qui parle ? dans quel contexte ? à quel moment ? Cette invisibilisation ou cette dissimulation du contexte permet, le plus souvent, de mécaniquement doper les logiques d'appropriation et de rediffusion.

"Il ne s’agit pas seulement de fabriquer des faux, encore faut-il mettre en place un système de gestion du faux."


 

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/le-tour-du-monde-des-idees/le-tou...

sur les réseaux sociaux, nous avons tendance à rechercher nos semblables, ceux qui partagent les mêmes évidences – des évidences qui ne le sont pas peut-être pas tant que ça. Et en ligne, au lieu d’écouter ceux qui ne pensent pas comme nous, nous les dénigrons, nous les contredisons brutalement, nous les bloquons sans écouter leur ressenti.
Les provocateurs ont la part belle. Pas nécessairement parce que les organisateurs penchent de leur côté. Mais parce que ce sont eux qui font de l’audience. Leurs médisances, leurs injures ont de meilleures chances d’être reprises… sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu où tout se joue désormais.

ces nouvelles règles du jeu ne favorisent ni les partisans de la modération, ni les experts qualifiés.


https://www.franceculture.fr/numerique/des-femmes-font-bouger-les-choses...
nous mettons en place des partenariats pour que les jeunes filles dans les milieux défavorisés puissent trouver des stages de 3e dans les métiers du jeu vidéo.

Ha. Et pourquoi elle, elle n'y va pas ?

Nous mettons donc à disposition des ressources en ligne, là où les jeunes se renseignent. 

Qui les lira ?

Il n’y a pas que des développeurs et des programmeurs dans le milieu. Il y a des artistes, des musiciens, des analystes, des designers, des preneurs de son, des testeurs, des chefs de produits… Nous comptons une quarantaine de métiers différents dans le jeu vidéo mais là où il y a le moins de femmes ce sont surtout les métiers comme le design, la programmation, le test ou encore la gestion de projet.  

Ok, donc, à part "princesse", ou avec un taf merdique "sous" un gars sympa (la cinquantaine, genre vif, subtil, à l'écoute... = il en "sait moins que moi" mais paternaliste, condéscendant.... ; par ex, comme celui rencontré chez INTELCIA), on a quels choix ?
"pot de fleur" *, "mère au foyer", "travailleuse du sexe", "infirmière" (3 ans d'études), "femme de ménage", "bénévole par ci" et "bénévole par là" ?

* Pas artiste, ca ne paie pas non plus (voir bénévolat) et pose soucis avec Pole-Emploi. Cela n'est pas non plus un secteur "qui recrute"  :p